Les impacts cachés du monde numérique
La pollution numérique fait référence à l'impact environnemental négatif généré par les technologies de l'information et de la communication. Aujourd'hui, le secteur numérique est à l'origine de 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et constitue 2,5 % de l'empreinte carbone totale de la France (1).
La pollution numérique est causée par 3 facteurs principaux :
- la fabrication des appareils,
- l'utilisation de services numériques,
- les centres de données et serveurs.
Allons voir ça de plus près...
Les différentes formes de pollution numérique
La fabrication des appareils
La fabrication de dispositifs électroniques nécessite l’utilisation de matériaux rares et précieux. Leur extraction et leur traitement ont un impact environnemental destructeur sur l'environnement, la consommation d'eau, et les émissions de gaz à effet de serre.
Le processus de fabrication représente à lui seul 37 % des émissions totales de gaz à effet de serre provenant de ce secteur (2).
Par ailleurs, les appareils électroniques comme les smartphones, les ordinateurs, et les tablettes ont une durée de vie limitée et génèrent une grande quantité de déchets. Ces déchets contiennent souvent des matériaux toxiques et sont difficiles à recycler.
En 2019, les déchets provenant des équipements électriques et électroniques ont été estimés à 53,6 millions de tonnes à l'échelle internationale, alors que seulement 17,4 % de cette quantité a été officiellement recueillie et recyclée (3).
Le plomb figure parmi les substances les plus couramment libérées dans l'environnement lors du recyclage inadapté des appareils de stockage ou de l'élimination des déchets électroniques, ce qui peut avoir de graves impacts négatifs sur la santé humaine.
L'utilisation de services numériques
L'utilisation de services en ligne, et tout particulièrement le streaming vidéo contribue également à la pollution numérique en raison de la consommation d'énergie requise pour stocker et transmettre des données.
La consommation de vidéos en streaming à l'échelle mondiale est responsable de l'émission de 300 millions de tonnes de CO₂ chaque année (2).
Les centres de données et serveurs
Les centres de données, les serveurs, et les infrastructures réseaux consomment une quantité considérable d'énergie soit 3% de l’énergie mondiale (2).
Les datas centers servent de stockage à toutes nos données, notamment celles de vos sites et apps. Ils sont donc indispensables mais très polluants.
En effet, ils fonctionnent avec des systèmes de refroidissement pour éviter la surchauffe et sont souvent produits à partir de sources non renouvelables. Cela entraîne des émissions de gaz à effet de serre et d'autres formes de pollution.
Les différentes solutions et innovations
Alors oui, la pollution numérique existe et elle n'est pas à minimiser. C'est pourquoi il est important de réfléchir à des solutions qui permettent de réduire et limiter son impact environnemental. Puisqu'il n'y a pas de petits gestes, regardons à quel(s) niveau(x) il est possible d'agir...
- Afin de limiter la fabrication d'appareils numériques, nous vous encourageons à privilégier l'achat d'appareils éco-conçus (4) et de seconde main.
- Des initiatives gouvernementales ont également été prises à travers des réglementations qui permettent de réguler le taux de pollution. La loi REEN, adoptée en France le 15 novembre 2021, vise à réduire l'empreinte environnementale du numérique. Elle cible tous les acteurs de la chaîne de valeur numérique, incluant les professionnels, les autorités publiques et les consommateurs, en cherchant à aligner les transitions numérique et écologique. Ses principaux objectifs incluent la sensibilisation à l'impact environnemental du numérique, la limitation du renouvellement des appareils numériques pour réduire leur empreinte principalement générée lors de la fabrication, la promotion d'usages numériques écologiques, l'encouragement de datacenters et de réseaux moins énergivores, et l'adoption d'une stratégie numérique responsable au niveau local (5).
- Et justement... En parlant de numérique responsable, la création de sites numérique responsable est une bonne façon de réduire son impact environnemental. Elle implique l'adoption de pratiques écoresponsables de la conception à la production en passant par l'hébergement.
- Choisir un hébergement "vert" et local est une pratique intéressante. En effet, un site internet est hébergé sur des serveurs qui ont besoin d'énergie pour fonctionner. Les hébergeurs verts garantissent que leurs serveurs sont alimentés entièrement par de l'énergie renouvelable, dite verte, comme les éoliennes, les centrales hydrauliques et les panneaux solaires par exemple.
L'enjeu pour contribuer à un avenir numérique plus durable et respectueux de l'environnement est de taille et nécessite une mobilisation collective pour transformer nos pratiques numériques en vecteurs de solutions environnementales.
Et vous, quelles sont vos bonnes pratiques en matière de numérique responsable ?
Bibliographie :
(1) ARCEP - L'empreinte environnementale du numérique
(2) Slack - La pollution numérique : définition, enjeux et moyens de lutte
(3) OMS - Déchets d’équipements électriques et électroniques
(4) Green Opinion - Aborder une démarque numérique responsable : Le guide !
(5) ecoresponsable.numerique.gouv.fr - Politique publique numérique responsable : quels dispositifs ?
